hajm-e-sabz (l'espace vert)
PALPITATION DU REFLET DE L'AMI Longue était la route jusqu'à cette forme vague qui annonçait le village, Nos yeux tout emplis de ce que voyait la lune indigène, La nuit se glissait dans nos manches. Nous traversions un ravin dessèchè Les oreilles pleines des vertes parrations des prairies, Nos sacs débordant des échos persistants des villes lointaines. La rugueuse logique de la terre s'écoulait sous nos pas. Et nos bouches goûtaient aux loisirs renouvelés de l'instant. Nos sandales aussi légères que l'aile de la prophétie, Nous arrachaient de la terre au moindre souffle du vent, Et notre bâton portait la frondaison de l'éternel printemps. Un ciel se découvrait en chaque méandre de nos pensées. Au mouvement de l'aile éprise de l'aurore répondait le battement de nos mains. Nos poches étaient pleines des pépiements des matinées de l'enfance. Nous étions les compagnons de l'amour Et notre chemin, côtoyant les villages familiers du dépouillement, Allait s'évanouissant jusqu'à l'infini de la pureté. Arrivés au bord d'un étang, tous nos regards s'y penchèrent: La nuit s'évaporait sur nos faces Et à l'oreille de l'ami répondait la voix de l'Ami. |