mahich-manegaah (nous rien mais regard)
DÉSERT QUI NE MÊME NULLE PART C'était midi: Heure initiale de Dieu. Le desert chaste du sable Prêtait l'oreille Au murmure mythique de l'Eau: Œil grand ouvert Aux étages multiples de la perception. La cigogne, simple accident blanc Au bord de l'étang, Dépouillait le relief de sa presence Dans l'image pure de l'isolement. L'œil s'ouvrait à l'Heure dilatée de l'Eau. La pure saveur des signes S'effaçait aux terres salées du désert. Jusqu'où dans le désert Le jardin vert de la proximité Étendra-t-il la forme pure D'un rêve enchanté? Ô toi, pause sublime Dans l'intimité frémissante Des herbes de l'Imminence, Vers quelle direction de notre regard Le néant irisé Projettera-t-il son mirage? Et l'homme, dis-moi, Le découvrira-t-on un jour Comme chant de l'offrande Dans le verger de l'Espace? Ô subtilité d'un commencement original, Vide est la place de nos paroles fascinées. |