hajm-e-sabz (l'espace vert)
MOT FRÉMISSANT DE LA VIE

Derrière les pins, la neige.
Neige, et lâcher de corbeaux.
La route n'est qu'un exil.
Vent, chant, errance, et un soupçon de sommeil.
Branche de lierre, halte et cour des maisons.

Moi-même, et cette tristesse, et cette vitre mouillée!
J'écris, et l'espace.
J'écris, et ces deux murs, et quelques moineaux.
Quelqu'un est triste.
Quelqu'une tricote.
Quelqu'un compte.
Quelqu'une chante.

La vie signifie: un sansonnet s'est envolé.
Pourquoi en es-tu si affecté?

Les plaisirs pourtant ne manquent pas: ce rayon de soleil,
L'enfant de l'après-demain,
Le pigeon de la semaine prochaine.
Quelqu'un est mort hier soir
Et pourtant le pain de froment est encore bon,
Et pourtant l'eau coule comme d'habitude et les chevaux s'y abreuvent.

Les gouttes vont au gré des courants,
La neige s'appesantit sur le dos du silence
Et le temps s'allonge sur l'échine frêle du jasmine.